Le présent article sur le temple bouddhique de gTam-zhing dans le Bhoutan central fait suite à celui de Yoshiro Imaeda et Françoise Pommaret, « Le monastère de gTam-zhing (Tamshing) au Bhoutan central », paru dans Arts Asiatiques, tome XLII-1987, pp. 19-30. Il se propose d'expliquer et d'interpréter les indications contenues dans l'autobiographie du fondateur du temple, le « découvreur des textes cachés » Padma-gling-pa (1450-1521). Cette oeuvre donne la rare occasion d'ajouter précision et couleur à la description matérielle d'un temple bouddhique. En particulier elle nous permet de mieux comprendre les ambitions de ce saint, souvent accusé de charlatanisme par ses contemporains, qui conçut le temple comme son divin palais, non seulement en y appliquant les dimensions de son propre corps (lui-même perçu comme étant un céleste palais) et pris pour plan modulaire, mais encore en le remplissant de nombreuses formes divines qu'il déclarait avoir redécouvertes dans des manuscrits restés cachés. Cette autobiographie révèle tout le programme d'exécution des peintures murales du rez-de-chaussée, l'identification de chacun des panneaux et le nom des artistes tibétains qui les ont réalisés. Elle nous donne également un aperçu sur le milieu social qui encouragea la population à contribuer librement par son travail à l'édification du temple.