Anthropology; Applied anthropology; Behavioral sciences; Biological sciences; Asian studies; Spiritual belief systems; South Asian studies; Buddhist monasteries; Burial practices; Ceremonial objects; Religious institutions
摘要
Cet article propose une première évaluation d’un sujet fort négligé des études bouddhiques, l’odeur et le parfum. Dans plusieurs textes (Lalitavistara; le corpus desvinayadesMūlasarvāstivādin ; Kathāvatthupar exemple) il apparaît que les odeurs émanant du Bouddha sont fondamentalement différentes de celle d’un humain - y compris celles de ses excréments ou celle qu’exhalent ses restes après la crémation. Les données archéologiques confirment l’importance du champ olfactif pour les bouddhistes : legandhakuṭi, la « chambre des parfums », constitue une part essentielle des complexes architecturaux monastiques des Mūlasarvāstivādin, au centre desquelles elle se trouve placée et c’est là un constituant du monastère qui apparaît dans de nombreuses inscriptions. Dans levinayades Mūlasarvāstivādin on observe que tout comme lestūpacette pièce bien particulière est la propriété du Buddha lui-même et son importance pour les bouddhistes se marque entre autres par les parfums qui s’y attachent. Il s’agit là sans doute de marques de culte, mais certaines données textuelles autorisent également à considérer ces fragrances comme signalant une présence qui doit par ailleurs demeurer invisible. Les textes nous apprennent aussi que les figures elles-mêmes du Buddha peuvent être imprégnées de parfums. Cet ensemble de données, tant textuelles qu’archéologique fait conclure à l’importance de l’odeur dans le champ bouddhique -une odeur divine qui marque la présence du Buddha là où elle s’exhale