Fait partie d'un numéro thématique : Kingship, Ritual, and Narrative in Tibet and the Surrounding Cultural Area / Royauté, rituel et narration au Tibet et dans l'aire culturelle alentour.
En 1637, le Cinquième Dalai Lama, Ngawang Losang Gyatso (Ngag dbang blo bzang rgya mtsho ; 1617-1682), octroya le titre de « Dharmarāja, Détenteur de l’enseignement » (bstan ’dz in chos rgyal), au Torobaiqu (1583-1655), un prince Oyirad. En 1642, Torobaiqu (mieux connu sous le nom de Güshri Qan), à son tour, offrit les terres du Tibet central au Dalai Lama. Cette année-là, trois personnes gouvernaient le Tibet : le Cinquième Dalai Lama, son régent Sönam Rapten et Güshri Qan. Après le décès de Sönam Rapten, le Cinquième Dalai Lama nomma quatre régents et, après la disparition de Torobaiqu, il donna le titre de « Roi » (bstan ’dzin khan ou rgyal po) aux descendants directs de Güshri Qan. Ainsi, cinq régents et quatre qans furent nommés sous les règnes des Cinquième et Sixième Dalai Lamas (1642-1705). Cet article explique de quelle façon le Dalai Lama, les régents et la famille de Güshri Qan s’estimaient mutuellement et se considéraient eux-mêmes. Il montre aussi que, jusqu’en 1697, tous ceux qui étaient au pouvoir croyaient qu’au Tibet, le chef de l’église et de l’état était le cakravarti-rāja, manifestation du bodhisattva Avalokiteśvara, et que le Dalai Lama incarnait cet être.
目次
Introduction 169 The Fifth Dalai Lama’s View of Tibetan Kingship 171 The Regent Sanggyé Gyatso’s View of Tibetan Kingship 174 Güshri Qan’s Descendants’ View of Tibetan Kingship 180 The Qing Emperor’s View of Tibetan Kingship 180 Conclusion 181